COMSA - Commerce équitable au Honduras - Café

Valoriser un terroir de café

L'accès à la terre au Honduras est très inégalitaire. Depuis 2005, les 1450 producteurs de café de la coopérative COMSA innovent pour s'assurer un revenu agricole décent. Ils ont fait reconnaître la typicité de leur terroir avec l’appellation Marcala.

Ils dynamisent leur parcelle avec des méthodes agro-écologiques et des bio-fertilisants naturels qu’ils ont mis au point. Ils donnent la priorité aux équilibres écologiques et à la récupération des sols. Leurs rendements sont supérieurs à la moyenne nationale.

Ils partagent désormais leurs connaissances en formant les autres coopératives de café avec lesquelles nous travaillons.

La culture du café débute au Honduras en 1804. Devenu indispensable à l’économie du pays, le café est la principale exportation agricole du Honduras, où il fait vivre de nombreuses familles.
On dénombre officiellement près de 120 000 exploitants, dont environ 98 % sont de petits planteurs possédant une exploitation de deux à trois hectares en moyenne.
Au Honduras, la chaîne logistique du café laisse encore aujourd’hui une large place aux intermédiaires.
Les producteurs sont environ 77 % à vendre leur production à des intermédiaires, 16 % à la vendre directement à des exportateurs, très peu à l'exporter directement comme COMSA.

L'appellation d'origine MARCALA

Marcala est une municipalité du département de La Paz. Elle offre la première "dénomination d'origine protégée" pour le café. Ce terroir produit en effet un café reconnu comme l'un des meilleurs au Honduras et dans le monde. Cette reconnaissance est liée aux caractéristiques agro-écologiques et culturels de la région, avec la présence de population native Lenca.

Pour mettre fin à l'utilisation abusive de son nom, l'idée de créer l'AOP café Marcala s'est imposé. L'initiative provient d'un groupe d'agriculteurs soucieux de protéger leur terroir, soutenu par l'Institut hondurien du café (IHCAFE) et l'Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID).

Nuestros productores y las organizaciones demostramos que el café es para nosotros una pasión, que lo llevamos en la sangre y lo vamos heredando a nuestras generaciones, por la cual seguiremos luchando.

Travailler ensemble pour être plus fort

En 2001, avec la baisse des prix du café à la bourse de New York, de nombreuses coopératives de producteurs se sont endettées, ont disparu et surtout perdu la confiance de leurs membres. Les producteurs se retrouvent seuls à vendre leur récolte aux intermédiaires sans scrupule qui profitent de la situation en achetant le café à un prix dérisoire.

Sans structure pour les défendre, les caféiculteurs n’ont pas la force de capter la valeur ajoutée du café. C’est dans ces conditions difficiles que la COMSA a émergé en proposant un nouveau modèle de coopérative basé sur le café biologique et équitable.

Prix minimum équitable

En période de prix bas, le marché du café biologique et équitable prend tout son sens. En effet dans ces années difficiles, ce café labellisé est rémunéré à sa juste valeur (prix minimum et prime de qualité) ce qui permet aux producteurs d’être mieux rémunérés et aux coopératives de mieux se renforcer.

Bio fertilisant

Dans les premières années, les actions de la COMSA consistaient à stopper le recours aux intrants chimiques sur les parcelles. Aujourd'hui, leur pratique est désormais beaucoup plus performante : la majorité des producteurs ont reçu des formations pour produire eux même leur compost biologique à base de cerises de café, fumier de vaches, minéraux, cendres, et de micro organismes de montagnes situées en altitude entre 1500 et 2000 mètres.

Les producteurs ne possèdent que 1,5 hectare de terre en moyenne. Pour vivre de leur culture, la seule issue est d'optimiser les ressources disponibles avec une intensification agro-écologique. Ils dynamisent leur parcelle avec des méthodes agro-écologiques et des bio-fertilisants naturels qu’ils ont mis au point. Ils donnent la priorité aux équilibres écologiques et à la récupération des sols. Leurs rendements sont supérieurs à la moyenne nationale. Ils partagent désormais leurs connaissances en formant les autres coopératives de café avec lesquelles nous travaillons.

Grâce à une bonne conduite de la caféière, les maladies sont de moins en moins présentes et les rendements sont en net augmentation. Produire sain et produire plus est donc possible à la COMSA.

biofertilisant comsa honduras

Notre histoire avec la COMSA

En 2007, un agronome d'ETHQIUABLE en prospection à Marcala rencontre Rodolfo Penalba dans un petit bureau près de la place centrale du village. A l’époque Rodolfo est le nouveau gérant élu de la petite coopérative COMSA qui regroupe 70 producteurs et produit 100 tonnes de café vert. Il cherche des clients pour son café biologique de qualité. Nous recherchions un café garanti sans produits chimiques (encore très présents au Honduras à ce moment là). En quelques années, ETHIQUABLE est devenu l’un partenaire historique de la COMSA qui depuis a bien grandi.

Les résultats

Une organisation de producteurs indépendante

Créée en 2001 par une poignée de producteurs qui croyaient en un modèle coopératif revisité, la COMSA commence à séduire surtout à partir de 2005. Chaque année, les producteurs adhèrent de plus en plus nombreux. La COMSA passe de 70 producteurs en 2006 (2000 quintaux de café) à 900 producteurs en 2013 (84 000 quintaux de café). En 2013, COMSA emploie 27 permanents et 180 saisonniers.

C’est l’une des rares coopératives du pays à pouvoir préparer et exporter elle-même les containers de café dans plus de 20 pays différents. Elle est donc sortie des circuits classiques dépendant des grands exportateurs de cafés nationaux et des multinationales.

Accès au marché de qualité, bio et équitable

En 2001, lorsque le prix du café est bas à la bourse de New York, la rémunération des producteurs se réduit et l’investissement dans la parcelle devient difficile : c'est l’occasion pour les producteurs de la COMSA d’arrêter d’injecter des engrais chimiques aux pieds des caféiers ainsi que tous autres insecticides et fongicides. Naturellement, c’est le modèle d’agriculture biologique qui a été réappropriés par les producteurs.

Avec le Pérou, le Honduras est désormais l’un des plus gros producteurs de café biologique. Le modèle de la COMSA a fait tâche d’huile et a eu un impact au niveau national.

Des prix plus rémunérateurs : prix minimum

ETHIQUABLE achète le café biologique avec le label de commerce équitable Producteur Paysans à un prix supérieur à 220 USD/quintal. C’est deux fois le prix du café vert à la bourse de New York (103 USD/quintal en décembre 2013).

Ce prix permet non seulement aux producteurs d’investir en continue dans leur parcelle de café et/ou d’étendre leurs activités mais aussi de renforcer la coopérative qui capte de nouveaux marchés.

Accès au crédit

A partir de 2006, les banques alternatives de crédit ont fait confiance à la COMSA : c'est un levier de développement incontournable pour une coopérative qui doit collecter des milliers de tonnes de café à ses membres. Dans ces conditions, les producteurs sont payés cash au moment de la collecte même si le café n’est vendu que plusieurs mois après la récolte. Chaque année, au vue de la bonne gestion, les partenaires financiers avancent davantage d’argent pour augmenter la capacité de collecte.