Cacao de Côte d’Ivoire : essaimer et ouvrir de nouveaux horizons
De retour d’un voyage chez nos partenaires de la Société Coopérative Equitable du Bandama (SCEB), Adrien Brondel, agronome chez Ethiquable, nous confie les avancées et les perspectives positives qu’il a pu constater dans la coopérative.
La Côte d’Ivoire a longtemps eu pour seule perspective d’être le fournisseur principal du cacao mondial (33%) spécialisé sur le marché de masse privilégiant un cacao de faible qualité, à un prix tout aussi faible. Le modèle alternatif de la SCEB ouvre de nouveaux horizons au cacao de ce pays.
Ethiquable travaille avec la SCEB depuis 2010. Il s’agit de la première coopérative ivoirienne de cacao dont les producteurs sont certifiés bio, et dont les fèves sont tracées depuis la coopérative jusqu’à la tablette. Le prix payé est largement supérieur et permet d’investir pour produire des fèves de qualité et créer une réelle valeur ajoutée.
Grâce à l’implication d’Ethiquable, les volumes de fèves commercialisés par la coopérative sont passés de 12,5 tonnes en 2010 à 50 tonnes en 2015. La coopérative, qui a su démontrer sa crédibilité (autonomie financière, qualité des fèves, gestion des certifications, etc), connait désormais des perspectives de croissance supplémentaires. En effet, de nouveaux acheteurs sont intéressés par la qualité de ses fèves et prêts à collaborer.
Il s’agit encore d’une goutte d’eau dans la masse des 1,6 millions de tonnes de cacao exportée annuellement par la Côte d’Ivoire, mais l’augmentation des débouchées commerciaux permet à la coopérative de s’ouvrir vers de nouveaux producteurs pour diffuser son modèle.
La coopérative compte aujourd’hui 54 membres, et 13 producteurs supplémentaires sont en conversion biologique (période de transistion de 3 ans). Ses dirigeants espèrent intégrer dans les mois à venir de nouveaux groupes de producteurs dans les villages voisins. Le partenariat sur la durée avec Ethiquable a ainsi permis de démontrer la viabilité de ce modèle. Il permet de consolider le travail entrepris en agriculture bio et développer des appuis techniques aux producteurs pour préparer l’agroforestrie de demain.