Chez les paysans de la vallée du Rance en Aveyron
Christophe Eberhart, cofondateur de la Scop Ethiquable basé en région parisienne, et Maxime Decoene, responsable logistique venant du siège de la Scop à Fleurance dans le Gers ont échangé avec les Paysans du Rance dans le cadre de la préparation de la prochaine campagne de récolte des châtaignes qui a débuté courant octobre.
Cet article est initialement paru dans Le Progrès Saint Africain sous la plume de Sébastien
Et ce n'est pas une nouveauté : cette collaboration a débuté voilà cinq ans.
Elle est le fruit d'une rencontre entre des producteurs du bassin du Rance qui cherchaient des moyens pour mettre en valeur leur patrimoine castanéicole tout en tirant un revenu de l'exploitation des nombreuses châtaigneraies et une société leader du commerce équitable qui souhaitait développer une gamme de produits issus du commerce équitable « nord/nord» c'est-à-dire issus d'organisations de producteurs d'ici.
Cinq ans plus tard et malgré les aléas climatiques et autres difficultés, la crème de châtaignes des Paysans du Rance est le produit phare de la gamme « Paysans d'ici », parmi une vingtaine d'autres produits de différentes régions françaises (piment d'Espelette, jus de fruits du Lot et Garonne, farines du Gers, tisanes de Savoie).
En année moyenne, les 35 000 pots de crème de châtaigne sont fabriqués avec les 10 tonnes de châtaignes cueillies par les Paysans du Rance.
La valeur marchande des châtaignes, entre 0,60 et 1,00 €/kg, est insuffisante pour justifier de les récolter ou d’entretenir les arbres.
A partir d’une estimation du temps de travail pour la récolte, les membres de l’association considèrent le prix ETHIQUABLE de 2 €/kg comme rémunérateur. Il permet de relancer une nouvelle dynamique de valorisation de ce produit à l’abandon.
Le succès aidant, les paysans du Rance sont prêts cette année à collecter 20, 30 voire 40 tonnes de châtaignes, si la production est bonne et si les cueilleurs se mobilisent. Et Ethiquable est bien sûr disposée à les commercialiser. Les échanges entre les deux organisations ont d'ailleurs permis d'envisager des diversifications de transformation. Si les volumes sont conséquents, des essais pourraient être faits de productions de châtaignes entières en bocaux, voire de farine ou de châtaignons (châtaignes séchées et décortiquées).
La mise en place de cette filière de commerce équitable « nord/nord » garantit une rémunération correcte des cueilleurs ainsi que des volumes importants permettant d'avoir une réelle incidence territoriale.
L’agriculture paysanne en France accompagnée par une démarche équitable et bio est une alternative puissante face aux enjeux d’aujourd’hui et de demain :
maintien de l’emploi en milieu rural et préservation de l’équilibre des territoires,
maintien de la biodiversité cultivée et préservation des paysages et des écosystèmes,
préservation du patrimoine gastronomique et valorisation de cultures traditionnelles,
revaloriser le rôle des producteurs dans les filière agro-alimentaires
Pour répondre à ces enjeux, la question centrale est celle d'un prix réellement rémunateur qui puisse assurer un revenu et des pratiques agro-écologiques, allant plus loin que la certification bio.
achat direct aux groupements de producteur
relation dans la durée
prix équitable vraiment rémunérateur
pratiques agro-écologiques
appui sur le terrain des projets de développement des producteurs