Thé bio et équitable : promouvoir l’origine Népal avec les petits producteurs des coopératives Uccha Pahadi & Tinjure
Dans la vallée d'Ilam, tout près de la frontière indienne, les producteurs cultivent un thé issu du même terroir que le célèbre Darjeeling. Cette zone montagneuse, enclavée et peu accessible, abrite des coopératives de producteurs, un modèle très éloigné des grandes plantations héritées de la période coloniale.
C’est pour appuyer leurs projets remarquables et rares dans le pays que nous proposons depuis cet été leur thé dans nos gammes de thé vrac et infusette.
Avant que ces producteurs ne s’organisent pour construire leur propre atelier de transformation de thé en 2018, ils devaient transporter leurs récoltes aux usines alentours, à plusieurs heures de marche. Celles-ci refusaient régulièrement leur récolte, abîmée durant le transport.
Aujourd’hui, en maîtrisant eux-mêmes les étapes de post-récolte, ils développent la valeur ajoutée de leur production et ne sont plus contraints de brader le prix de leur thé. Ils offrent des perspectives économiques à leur région fortement touchée par l’exode rural.
La vallé d’Ilam un terroir de thé à part entière
A la différence de l’Inde, le Népal n’a pas été colonisé. On y trouve peu de grandes plantations comme chez son voisin, mais de petites exploitations avec des écosystèmes plus diversifiés.
La centaine de producteurs des deux coopératives cultivent entre 1600 et 2000 m d'altitude, sur de toutes petites parcelles de 0,5 à 1 hectare. Le thé représente environ la moitié de leurs revenus. L’autre partie provient de l’élevage (vache, cochon, mouton…) et des cultures vivrières.
Le passage en bio a été l’occasion d’affiner les pratiques agroécologiques de gestion de la fertilité, avec la mise au point de compost amélioré et d’itinéraires techniques sur son utilisation (les vergers de thé sont sur des pentes fortes, et la région connait une période de mousson). Ils travaillent également à affiner les techniques de taille pour améliorer les rendements.
La cueillette est sélective, les producteurs prélèvent à la main un bourgeon et deux feuilles.
La coopérative Tinjure, plus en altitude, a choisi de ne faire que du thé de spécialité. Leur thé noir est un thé golden black très peu amer, rond et miellé, obtenu grâce à un savoir-faire spécifique sur l’étape d’oxydation du thé réalisée dans des sacs.
La coopérative Uccha Pahadi propose quant à elle plusieurs grades de thé. Ethiquable achète les feuilles entières et les morceaux de très bonne qualité qui sont utilisés dans la gamme infusette.
Deux coopératives motrices pour lutter contre l’exode rural
Les paysans ont plus de 50 ans, et très peu de jeunes sont candidats à la reprise. Trouver de nouveaux leviers pour rendre le travail agricole rémunérateur est un enjeu fort pour ces deux coopératives.
Cette zone très enclavée, avec peu de routes carrossables, obligeait les producteurs à transporter leur thé à plusieurs heures de marche, dans les usines équipées pour transformer le thé (flétrissage, roulage, oxydation…).
Dans le monde du thé, le temps s’écoulant entre la récolte et la transformation est crucial. Plus les heures avancent, plus le thé s’abîme, plus les prix s’effondrent. Être maître de la transformation, c’est donc maîtriser son prix de vente !
Un atelier pour reprendre la main sur leur filière
Au Népal, 90% du thé environ sort d’usines privées. Quelques petites coopératives ont réussi à s‘équiper, mais ces rares petits transformateurs ont du mal à exister. Pour rentabiliser un atelier, il est nécessaire de s’assurer de débouchés stables et réguliers.
En 2018, les producteurs de ces 2 coopératives montent, pour chacune d'entre-elles, un atelier de transformation de thé dans leur zone, majoritairement auto-financé. Un pari risqué, dont l'objectif est de maintenir la culture et de développer l’emploi dans cette zone fortement touchée par l’exode rural. Après 5 ans d’activité, la coopérative cherche de nouveaux marchés afin de pérenniser son outil. Un véritable défi dans un marché où les principaux acteurs préfèrent très souvent travailler avec de grandes plantations rodées, plus à l’aise avec le marketing et les marchés internationaux.
Grandir ensemble
Dans le cadre du développement de sa gamme de thé et l’élargissement des terroirs de thé proposés à ses clients, Ethiquable souhaitait pouvoir appuyer des coopératives portant des projets de transformation. En effet, un atelier est un levier important pour développer la valeur ajoutée dans le monde de la production de thé.
- En 2022, une première rencontre a lieu dans les coopératives. Ethiquable s’engage comme partenaire afin de garantir des débouchés stables et rémunérateurs et permettre aux deux coopératives de viabiliser leur atelier.
- L’équipe a également appuyé et accompagné la certification bio et équitable des deux coopératives.
- Fin 2023, un premier export de 5 tonnes a lieu permettant de proposer trois références dans la gamme de thé Ethiquable : un thé noir, un thé vert et un thé Oolong
Ce premier export est une grande fierté pour les producteurs qui, à travers la mise en lumière de leur région et leur savoir-faire sur les packagings, se sentent considérés et valorisés.
Le deuxième export prévu pour cette année sera encore plus important et contribuera au développement de leur projet en stabilisant le business plan de l’atelier qui se rapproche du seuil de rentabilité.
Par ailleurs, passer en bio permet de sanctuariser des pratiques et ouvre les coopératives à de nouveaux marchés. Ethiquable les accompagne également à trouver de nouveaux clients, afin de positionner le Népal comme une origine de thé et de faire connaître leur savoir-faire.
