En quête de labels
Les labels d'alimentation durable foisonnent, mais tous ne se valent pas... L'enquête publiée ces jours-ci par WWF France, Greenpeace et le Basic passe au crible les écarts entre promesses et réalité de 11 labels et démarches.
On peut se rassurer : il y a du bon avec les labels Agriculture Biologique, Bio Équitable en France, Demeter et Nature & Progrès, dont des impacts sociaux, économiques et environnementaux sont avérés.
Mais aussi du nettement moins bon... Cela se gâte notamment avec Agri Confiance, Zéro Résidu de Pesticides et la certification Haute Valeur Environnementale, pourtant mis en avant par le gouvernement dans la nouvelle PAC.
Les labels à la loupe
du très bon et du bon moins...
Pour la grille d'analyse, Le Basic s'appuie sur quatorze critères. Sept sont de nature environnementale : impacts sur la biodiversité, le climat, les ressources en eau les ressources énergétiques, la qualité des sols et de l'aire et le taux de pertes et de gaspillage. Les sept autres concernent les enjeux socio-économiques des labels : niveau de vie des agriculteurs, santé humaine, bien-être animal, sécurité alimentaire, équité socio-économique, condition de travail et cohésion sociale.
Le score final noté sur 5 pour chacun des volets environnemental et socio-économique donne une vision plutôt complète de l'impact réel de chaque label.
Les démarches partageant le socle de l’agriculture biologique (AB, Bio Équitable en France, etc.) sont liées à des bénéfices socio-économiques et environnementaux forts et avérés.
Les démarches partageant le socle de la certification environnementale, en l’occurrence Agri Confiance, Zéro Résidus de Pesticides et la certification Haute Valeur Environnementale (HVE), ont les effets positifs les plus faibles et les moins avérés des démarches étudiées, quand bien même elles revendiquent parfois un impact large et important.
Les démarches définies filière par filière (Bleu-Blanc-Cœur, Label Rouge, AOP etc.) sont, quant à elles, liées à des bénéfices très variés selon les cahiers des charges et filières, ce qui peut créer de la confusion pour les consommateurs.
Bio Équitable en France
le label qui recueille le plus haut score
Le satisfecit pour le label des paysans français qui veulent construire l'agriculture de demain, nous donne encore plus de raisons de poursuivre notre engagement avec Bio Équitable en France. Pour être complètement transparent, nous précisons que ce label est né en 2020 d’une coopération entre 30 groupements de producteurs, Biocoop et notre Scop. Aujourd'hui, l'association Bio Équitable labellise 40 entreprises de la bio.
Les conclusions de l'étude indiquent : le potentiel d’impact relativement fort au global de Bio Équitable en France est le résultat de la base déjà solide d’agriculture biologique sur laquelle s’appuie Bio Équitable en France et que le label vient compléter avec des pratiques agroécologiques déterminantes : l’interdiction des serres chauffées a par exemple une influence directe sur des déterminants relatifs au climat, aux ressources énergétiques et matériaux et à la qualité de l’air.
A ce potentiel d’impact positif sur les enjeux environnementaux s’ajoute un potentiel d’impact oscillant de moyen à fort sur les enjeux socio-économiques que sont la cohésion sociale, le bien-être animal, la santé humaine et le niveau de vie décent. Se détache particulièrement le potentiel d’impact sur le niveau de vie décent, qui est le résultat des actions relatives au commerce équitable, notamment les engagements contractuels qui influent positivement et réduisent l’instabilité des prix de vente, des échanges et de la demande entre autres.
Haute Valeur environnementale dans le viseur
le label qui bénéficie pourtant du soutien des pouvoirs publics
Une certification reste dans le viseur de Greenpeace France, du WWF et du Basic : la certification HVE. L'étude relève des bénéfices faibles et peu avérés en santé et en environnement et un intérêt non démontré sur le niveau de vie décent des agriculteurs.
Ces résultats viennent questionner la nouvelle PAC 2023-2027 qui met au même niveau le label HVE et le label Agriculture Biologique. A partir de 2023, les agriculteurs certifiés Agriculture Biologique ou HVE recevrons la même prime (76 € par hectare). Que les agriculteurs bio reçoivent le plus haut niveau de prime, relève de l'évidence. Par contre, on peut douter de l'intérêt du montant pour le label HVE. Les co-auteurs de l'étude souhaitent que le soutien des pouvoirs publics aux labels dépende de leurs impacts réels.
Pour aller plus loin :