Reportage : valoriser les productions du Monts du Lyonnais
En route pour les Monts du Lyonnais. La région Auvergne Rhône Alpes compte parmi les grandes régions productrices de petits fruits rouges - fraises, framboises, groseilles… - de France.
A 40 minutes de la métropole, prenons un peu d'altitude en compagnie des producteurs d'Etic' Monts bio à l'origine des confitures et purées de fruits Paysans d'ici. Les fruits y sont cultivés en bio en pleine terre et cueillis à maturité à la main pour une dégustation en frais ou transformés en confiture ou en purée. Ils viennent tout juste d'être labellisés Bio Equitable en France.
Leur tout nouvel atelier de transformation, inauguré en 2019, permet de valoriser les fruits qui ont été écartés du casting "fruit de bouche". 20% des fruits récoltés sont en effet vendus en « frais » sur les marchés locaux tandis que les 80% restants sont transformés en confiture, coulis et purée de fruits.
A la clé : 100% des récoltes valorisées et de savoureuses purées de fruits, origine France, sans sucres ajoutés !
Dominique Bissardon
Producteur de petits fruits
Co-fondateur de la coopérative Etic Monts Bio
Aveize, Monts-du-Lyonnais
"Terr’Etic a été créée en 2012 pour transformer des fruits rouges bio pour la marque Paysans d'ici de la Scop Ethiquable. On a démarré la transformation dans un autre atelier collectif. La vente des produits Paysans d’ici marchait correctement et cela nous a permis d'investir dans ce nouvel atelier de transformation de nos fruits pour être plus autonomes.
On a aussi monté un petit groupement de producteurs qui s'appelle Etic Monts Bio. Son but est de fournir en partie des produits pour Terr’Etic et aussi de vendre des fruits bio en frais sur les marchés locaux.
On peut dire quand même qu'il y a un lien fort entre nous et Paysans d’ici. En 2012, quand on a créé Terr’Etic, c'était suite à une rencontre avec la Scop Ethiquable. Terr’Etic a progressé en même temps que la gamme Paysans d'ici.
Dans les années 2000, Cyrille Moulin, Marc Guyot et Dominique Bissardon fréquentent les mêmes milieux associatifs. Membres de l’Ardear, Association pour le développement de l’emploi agricole et rural, et de l’association Fermes du monde, ils partagent une vision forte et mobilisée de l'agriculture paysanne. Quand nous leur proposons, en 2012, d’intégrer la nouvelle démarche de commerce équitable en France, Paysans d'ici, ils se lancent. D'autant plus que Cyrille Moulin pense à arracher ses groseilliers bio car, sans débouchés, il est obligé de vendre ses coulis au prix du conventionnel, un prix qui ne couvre pas ses coûts de production.Transformer nos fruits, c'est quelque chose qui apporte vraiment une valeur ajoutée à notre production et qui permet de valoriser des fruits qui auraient peut-être été difficilement valorisables sur le marché du frais."
Raphaël Saunier
Producteur de pommes et de de pêches de vigne
Membre de la coopérative Etic Monts Bio
Soucieu-en-Jarrest, Rhône
« Les fruits qui sont aujourd’hui destinés à la compote, restaient hier par terre, parce qu'il n'y avait pas de valorisation en face. C’était une perte sèche, alors que, maintenant, on arrive à équilibrer notre coût de production avec ces fruits transformés.
Les purées de fruits Paysans d’ici représente un partenariat équitable pour nous. Elles représentent aussi le principe de « ne pas gâcher, ne pas gaspiller ». On a 50% de production abîmée cette année à cause de la grêle. Sur ces 50 %, j'aurais pu en valoriser 10 ou 15. Ce pot de compote valorise le reste.
La démarche équitable à travers Paysans d'ici a un réel sens à la base et, je pense qu'elle va en prendre encore plus dans les années à venir avec la montée en puissance de la bio commerciale et de la bio industrielle qui va ; et la perte de valeur finalement qui risquent d'accompagner cette offensive."
Cyrille Moulin, Marc Guyot et Dominique Bissardon lors de l'inauguration de l'atelier
Dominique Bissardon
"Ce qui est important pour nous, c'est le partenariat durable. Partenariat durable, ça veut dire qu’on a des clients qui s'engagent sur des quantités, sur des prix et sur des contrats triennaux. Un tiers de l'activité de nos fermes est lié à Terr’Etic. Donc, pour nous, c'est important.
On accompagne notre produit jusque dans le pot de confiture. On maîtrise une grosse partie de la filière. Ça permet déjà de capter une grande partie de la valeur ajoutée et surtout de permettre à plein de petites fermes de continuer à travailler.
Trois exploitations se sont installées et nous fournissent des fruits. Il s’agit de trois jeunes avec une reprise et deux créations. Cela donne vraiment la valeur au projet.
Sachez que quand vous consommez des produits des confitures et des purées de fruits Paysans d'ici, transformées à Terr’Etic, quand vous goûtez nos produits, vous nous faîtes vivre, de manière correcte. Rien que ça c'est déjà une fierté que le consommateur peut avoir. C’est, ça, un achat responsable."