En 2011, la scop ethiquable crée paysans d'ici pour répondre aux difficultés des petits producteurs français
En 2008, les salariés sociétaires de la Scop ETHIQUABLE décident de proposer une démarche équitable aux agriculteurs français.
Deux raisons principales :
- Depuis notre création en 2003, nous sommes interpelés par les consommateurs et par le monde agricole français sur cette question. Notamment, des producteurs du Groupement des Agriculteurs Biologiques et Biodynamiques du Gers (GABB 32) souhaitent nous rencontrer pour trouver ensemble de nouveaux débouchés pour leurs productions.
- Nous avons développé un modèle de commerce équitable (basé sur la notion de projet de développement) pertinent en termes de résultats pour les coopératives de producteurs au Sud. Cette expertise peut servir à la préservation d’une petite agriculture paysanne française menacée par un modèle d'agriculture intensive.
Paysans d’ici est un prolongement de notre vision et pratique du commerce équitable
Depuis 2003, nous développons un modèle de commerce équitable engagé et adapté à la situation de chacunes des coopératives partenaires du Sud.
Notre modèle repose sur un principe fondateur : l’agriculture paysanne portée par les coopératives de petits producteurs, si elle bénéficie d’un commerce équitable sur-mesure, est non seulement capable de faire vivre des producteurs de leur terre mais aussi de préserver des savoir-faire traditionnels, des paysages et des variétés locales et de générer des transformations économiques, sociales et environnementales fortes.
Avec Paysans d’ici, nous portons la même exigence et la même vision d’une alimentation non standardisée conjuguant plaisir et citoyenneté.
Les enjeux sont différents au Sud et au Nord
Les enjeux ne sont bien évidemment pas les mêmes pour les producteurs du Sud et les paysans d'ici. Pour les producteurs du Sud, l’enjeu d’un commerce équitable est la survie directe des personnes vivant de la terre. Pour les paysans d’ici, c’est la survie d’un type d’agriculture qui est en jeu.
Si un agriculteur gersois ne vit pas dans une aussi grande misère qu'un paysan du Honduras, ils sont nombreux, en France, à mettre la clé sous la porte. Le niveau de pauvreté est différent mais le combat reste identique : maintenir une agriculture permettant de rémunérer ceux qui travaillent la terre tout en assurant la transition écologique.
Les menaces pèsent sur l'agriculture paysanne française et le modèle agricole dominant est à bout de souffle
Concurrencée par la production agro-industrielle intensive, l’agriculture paysanne en France est menacée par des politiques agricoles et des pratiques commerciales qui ne lui sont pas favorables.
En France, chaque semaine, 200 exploitations disparaissent. En 10 ans, le nombre de paysans a baissé de 21%. L’agriculture paysanne d’ici est mise sous pression par une course à l’accroissement de la productivité et à des exploitations toujours plus grandes. Avec l’ouverture des marchés, l’agriculture paysanne d’ici est aussi mise en difficulté par des importations de produits de moindre coût provenant des pays émergents qui le plus souvent sont issus de l’agriculture industrielle et intensive qu'elle soit bio ou non.
Le modèle d'agriculture dominant est à bout de souffle. 30% des agriculteurs perçoivent moins de 350 euros par mois. 20% des agriculteurs ne pouvaient pas se verser de salaires en 2016. Majoritairement conventionnelle, notre agriculture est génératrice de pollution et de coûts croissances en terme de santé pour la société.
Soutenir les initiatives de producteurs qui se mobilisent pour une autre agriculture
Nous croyons, avec d’autres, que l’agriculture paysanne en France accompagnée par une démarche équitable, bio et locale est une alternative puissante face aux enjeux d’aujourd’hui et de demain :
maintien de l’emploi en milieu rural et préservation de l’équilibre des territoires,
maintien de la biodiversité cultivée et préservation des paysages et des écosystèmes,
préservation du patrimoine gastronomique et valorisation de cultures traditionnelles.
Pour répondre à ces enjeux, la question centrale est celle d'un prix réellement rémunérateur qui puisse assurer un revenu et des pratiques agro-écologiques, allant plus loin que la certification bio.
Faire le choix de Paysans d’ici pour le consommateur, c’est la garantie que la part la plus importante du prix payé aille aux producteurs.
