Dugudus est un illustrateur bourré de talent que nous aimons surveiller de très près chez ETHIQUABLE. Pour preuve, nous en sommes à notre deuxième collaboration et nous vous préparons une bien jolie surprise.
On vous en dit d'abord plus sur sur ce jeune graphiste et dessinateur parisien. Dugudus a jeté son dévolu sur une partition d'art graphique un peu oubliée : l'affiche engagée. Entre provocation selon les thèmes qu’il aborde et poésie du trait, ses images font réagir.
Cet ancien d’Estienne et des Gobelins renoue avec la tradition de l'image sociale, engagée et citoyenne. Les affiches politiques d’autrefois qui portaient des messages de résistance et d’espoir, ont aujourd’hui presque disparu. Dugudus leur offre une nouvelle identité et s’affirme comme un passeur de cette culture populaire.
Ses inspirations se nouent autour de rencontres. Celles en Argentine avec les membres du Taller Popular de Serigrafia (Atelier Populaire de Sérigraphie), qui de 2001 à 2007, sérigraphiaient directement dans la rue des affiches de révolte contre la politique du gouvernement.
Celles aussi de son cursus à l'Institut Supérieur de Design de La Havane, à Cuba, qui lui fait, à 22 ans, raconter l'histoire de l'affiche cubaine dans un beau livre Cuba Grafica, une somme remarque d’exigence et inédite sur le sujet. Il travaille alors aux côtés des plus grands graphistes cubains et apprend à imprimer ses propres images en sérigraphie.
Celles également d’un workshop "Dessine moi la démocratie!" qu’il anime en Tunisie lors deuxième anniversaire du Printemps arabe.
Une chose est sure : Dugudus n’est pas un illustrateur enfermé dans sa tour d’argent. Ses images ont vocation à vivre dans la cité. Il jette régulièrement son dévolu dans la rue, soit en collant ses affiches sur les murs parisiens ou en les distribuant lors de manifestations : celle du 1er mai 2012, celle en faveur du mariage pour tous ou plus récemment la manifestation suite aux attentats à Charlie Hebdo et à l'HyperCasher où plus de 20 000 affiches furent diffusées gratuitement. Les cortèges prennent alors d’assaut les abribus qu’il transforme en atelier de sérigraphie de rue et se parent de ses belles images.
L’engagement politique et social de Dugudus est un fil conducteur dans son travail. Il le veut à l’opposée d’un graphisme qu’il qualifie de vide de sens et de combat. Ses affiches attirent tout de suite l’attention, entre humour, douceur et provocation, dans le but de nous bousculer et de nous faire réfléchir sur la société qui nous entoure.
Vous vous en doutez, nous ne sommes pas les seuls à avoir remarqué son trait. Causette, Têtu ou le Monde diplomatique lui ont ouverts leurs pages ou leurs couvertures. La Slow Galerie lui a offert sa première rétrospective. Et à la rentrée 2015, les murs de la Bibliothèque Nationale de France accueilleront ses images.
Quand on vous dit que ce garçon est à suivre…