Terres du Sud Fruits et légumes - Commerce équitable en France

Maintenir une agriculture à taille humaine

Comparativement aux producteurs spécialisés d’Espagne qui cultivent plus de 150 hectares, les producteurs de Marmande sont des petits producteurs. À leur échelle, ils contribuent à conserver un savoir-faire et une production historique sur ce terroir. Pour toutes ces raisons leur participation à la démarche Paysans d’ici est légitime.

Comptant parmi les greniers de la France, le Lot-et-Garonne est aussi son département le plus endetté. On estime que deux tiers des producteurs de fruits et légumes y sont en grande difficulté, voire en passe de déposer le bilan. A lire dans La tomate sous pression, paru dans L'humanité.

Un terroir réputé pour sa tomate

La région de Marmande est un terroir de production de tomate réputé. Même si la plus grande partie des sauces tomates consommées en France proviennent d’Italie et d’Espagne, la moitié du jus de tomate est encore fabriqué à Marmande. Autrefois, la tomate était produite dans des jardins familiaux de petite taille situés dans la vallée de la Garonne. La récolte des tomates était manuelle jusqu’en 1997. La transformation du système de production suite à l’adoption de la mécanisation de la récolte est donc très récente.

L’Aquitaine est une des principales régions françaises productrice de fruits et légumes. Les cultures fruitières et légumières représentent plus de 11% de la valeur de la production agricole de la région et occupent une main d’œuvre nombreuse. C'est à la fin du XIXème siècle, que la ville de Marmande, située à une centaine de kilomètres au sud-est de Bordeaux a profité de son micro-climat pour se spécialiser dans la culture et la production de tomates. La marmande est de belle taille, d'un rouge soutenu, un peu côtelée, légèrement aplatie. Il s'agit d'une variété de terroir, précoce, juteuse et très savoureuse. C'est grâce à la vigne, ou plus exactement à la maladie de la vigne, le phylloxéra, en 1863, que la tomate a pris une telle importance dans le paysage marmandais. Les cultivateurs abandonnèrent alors le vignoble pour se reconvertir dans la tomate.

La coopérative

46 producteurs sont membres de Terres du Sud Fruits et Légumes. Ils cultivent ne général 2 à 5 hectares de tomates, non plus dans des jardins, mais en plein champ en rotation avec des céréales (rotation de 5 ans).

Ils sont souvent polyculteurs-éleveurs et cultivent une parcelle de tomate, de petit pois ou de maïs doux de plein champ. Alors que la tomate se fait traditionnellement dans la vallée de la Garonne, la production des tomates bio est plutôt faite sur les coteaux.

Les champs des producteurs de la coopérative Terres du Sud Fruits et Légumes et la culture sous serre en Espagne

Un outil de transformation qui appartient aux producteurs

La coopérative a toujours été liée à Jus de Marmande, l’usine qui transforme les tomates en jus de fruit. Autrefois, l’usine était une SICA, une Société d’Intérêt Collectif Agricole dont les producteurs étaient sociétaires. Au cours des dernières années, cette usine a été vendue plusieurs fois, pour finalement être reprise par un groupe de salariés et la coopérative de producteurs.

Une SICA, c’est quoi ? Les sociétés d’intérêt collectif agricole ont pour objet de créer ou de gérer des installations et équipements ou d’assurer des services soit dans l’intérêt des agriculteurs, soit de façon plus générale dans celui des habitants de la région sans distinction professionnelle. Les Sica ont le statut de société coopérative et sont régies par la loi du 10 septembre 1947. Conçues à l’origine comme complémentaires des coopératives agricoles, elles se distinguent de ces dernières par la possibilité d’effectuer des opérations avec des personnes autres que leurs associés agricoles (jusqu’à 50 %) et l’obligation d’avoir des adhérents non agricoles (au moins 20 % des voix). Elles constituent ainsi une des rares formes coopératives de type multisociétaire. A lire dans l'Economie solidaire de A à Z d'Alternatives Economiques.

Des résultats encore modestes

La commercialisation du jus de tomate de marmande bio date de 2010. Les volumes commercialisés sont encore modestes vis-à-vis de la capacité de production de la coopérative. En effet, celle-ci récolte chaque année 400 à 500 tonnes de tomate bio, permettant de fabriquer 350 000 litres de jus de tomate. Le projet Paysans d’Ici est une bonne option pour maintenir une petite agriculture de ce type. Mais l’impact ne sera vraiment effectif que dans quelques années puisque notre volume représente encore moins de 10% de la production.

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